La notion de média a connu des mutations très importantes dans son acception, liées principalement à l’évolution accélérée des techniques qu’elle inclut et à leur hybridation. La notion de média reste cependant structurelle dans les nouvelles technologies de l’information-communication.
Les médias permettent la création d’interactions qui peuvent être réparties en trois catégories principales: le point à masse, le point à point et le point à multipoints. Cette catégorisation se fonde sur la nature de l’interaction et du couple traditionnel émetteur-récepteur. L’élément caractéristique semble en premier lieu limité au type de récepteur, qui peut être une masse, un point, ou des multipoints. Chacun de ces types de récepteur est initialement passif puis actif et ceci de manière différenciée: l’activité de la masse est difficilement perceptible et ne se voit révélée que par les statistiques de vente, d’audience et les sondages, l’activité du point tend à l’immédiateté individualisée et l’activité des multipoints est asynchrone, potentielle, diffuse et individualisable.
Les médias sont des intermédiaires qui facilitent la médiation à distance. Cette médiatisation invite à analyser le média comme un moyen de prolongement sensoriel à la disposition de l’individu. Les choix éditoriaux, les modes de communication, d’expression ou de transmission dépendent du sens ou de la synesthésie cible et du média qui permet de l’atteindre.
Les créations et productions crossmédia, en réalisant des synergies de médias, cherchent à produire des effets sensoriels combinés et à orienter l’activité du récepteur selon des modalités prédéfinies. La télévision connectée s’inscrit dans cette dynamique en adaptant le média domestique qu’est la télévision au récepteur multipoints et à la délinéarisation sélective des nouveaux médias et d’Internet. Dans une même logique, la presse papier, média traditionnel, s’adapte aux récepteurs multipoints en proposant des versions électroniques multisupports, des inscriptions à des fils RSS, à des push téléphoniques, à des newsletters ou encore la possibilité d’ajouter des commentaires sur Internet à la suite d’articles.
La mondialisation et l’homogénéité relative de l’accès à l’information et à la communication sur Internet modifient le dimensionnement territorial des autres médias. Internet comme média se heurte plus généralement à des frontières plus langagières que territoriales. Les médias de proximité, dans cette échelle redimensionnée, peuvent aussi tirer parti de techniques de traitement de données et de la géolocalisation.